FONDATION MAM'ANGE CONNECT

Les Assises des Mam’Anges, édition 1 à Abidjan-

La douleur liée à la perte d’un enfant est une réalité invisible, souvent reléguée au silence, à la honte ou à l’incompréhension. C’est pour briser cette solitude et offrir un espace d’expression bienveillant que Mam’Anges Connect, sous l’impulsion de sa présidente Clémence KOUADIO KOUASSI, a organisé à Abidjan la toute première édition des Assises des Mam’Anges.

Cette journée historique, placée sous le signe de l’écoute, de la résilience et du partage, a rassemblé des dizaines de femmes ayant vécu la tragédie du deuil périnatal, fausses couches, mort fœtale in utero, décès néonatal ou perte d’un bébé en bas âge. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’elles osaient mettre des mots sur leur souffrance, qu’elles osaient dire à voix haute leur statut de mam’ange, sans craindre d’être jugées ou ignorées.

Sous le thème fort « Perdre un enfant et se relever », les participantes ont été accueillies dans une atmosphère intimiste et respectueuse, où les silences pesants ont laissé place aux témoignages bouleversants. Certaines femmes ont évoqué leur isolement, leur détresse face à l’incompréhension de l’entourage, mais aussi leur envie de survivre — de revivre.

💬 Des intervenants engagés

Pour accompagner ces récits de vie, l’événement a pu compter sur un panel de professionnels et d’intervenants engagés.
Parmi eux :

  • Nadège Bignon Anago, auteure et Mam’ange qui a partagé son témoignage;
  • Dr Quenum Guillaume, médecin gynécologue-obstétricien, qui a éclairé le public sur les causes médicales fréquentes du deuil périnatal, en insistant sur la prévention, le suivi et les enjeux de santé maternelle.
  • Odile Pohan, psychologue clinicienne, qui a proposé des clés pour amorcer un travail de deuil sain, et réaffirmer la dignité de ces mères dans une société parfois déconnectée de leur douleur.

Ces échanges ont permis d’ouvrir des pistes concrètes pour l’accompagnement psychologique, le rôle des proches, mais aussi pour la reconnaissance du deuil périnatal comme sujet de santé publique.

Un moment de sororité et de renaissance

Au-delà des discussions, la journée a été ponctuée de moments forts : une minute de silence en mémoire des bébés partis trop tôt, des ateliers d’écriture thérapeutique, des cercles de paroles libres, et des témoignages poignants portés avec courage.

Les participantes sont reparties avec une nouvelle force, celle de savoir qu’elles ne sont pas seules, qu’une communauté de mam’anges existe, se mobilise et s’organise pour faire entendre leur voix.

Un événement fondateur

Cette première édition des Assises a marqué un tournant pour la Fondation Mam’ange Connect. Elle pose les bases d’un programme itinérant, où les Assises deviendront des escales thérapeutiques dans plusieurs pays d’Afrique. Après Abidjan, Cotonou (Bénin) a accueilli une seconde édition deux mois plus tard. Bientôt, d’autres pays seront à leur tour des terres d’écoute et de renaissance.